Il y aurait un problème d‘insécurité à Tournai au point que trois partis mettent dans leurs priorités l’installation de caméras pour lutter contre…
Encore un exemple de vision simpliste qui mène au YAKA (Il n’y a qu’à faire ça).
D’abord, on confond sentiment d’insécurité et insécurité. Et surtout de quelle insécurité parle-t-on?
Et nous pouvons nous étonner puisque, par ailleurs, les statistiques de la police montrent une diminution des faits de criminalité. Souvent sont cités des faits d’incivilité.
Alors évidemment, un sentiment d’insécurité est une réalité pour celui qui le ressent et il n’est pas contestable. Mais tant que celui qui le ressent ne précise pas d’où vient son sentiment, ce à quoi il a été confronté. Il faut revenir aux faits qui permettront de situer le type d’incident.
Par contre ce qui nourrit le sentiment d’insécurité, c’est une multitude de petits éléments parfois fantasmés et mélangés.
Les médias et surtout les médias sociaux suralimentent ce sentiment. Et ce sentiment ne disparaitra pas facilement. Il faut éviter de le renforcer en prétendant de lutter contre. Vouloir installer des caméras partout renforce le sentiment d’insécurité, puisqu’il cautionne une réalité de faits.
Il faut passer par une phase de représentation élargie, et nous pourrons voir que cela touche à des problèmes assez différents qui nécessiteront des interventions différentes. C’est l’analyse qui permettra de définir si les incidents évoqués sont le problème ou une conséquence et dans ce cas, il faudra rechercher et s’attaquer aux causes.
D’où l’importance de croiser des points de vue diversifiés et d’éviter d’encourager le trajet trop court du ressenti vers le politique providentiel qui dégainera une solution en moins de deux.
Le politique a sa légitimité, mais il ne doit pas la confondre avec l’omnicompétence. Ou de penser qu’il existe « un bon sens » salvateur de tout y compris des problèmes complexes.
Bien des problèmes évoqués existent par absence de prévention. C’est pourquoi il faut renforcer les politiques de prévention.
Il faut aussi trier et déterminer des priorités. Activer tous les partenariats. Les moyens d’une commune ne sont pas infinis.
Faire société, vivre ensemble et rendre les villes apaisées demandent d’investir dès le plus jeune âge pour le développement des capacités au respect de l’autre, à une communication non violente, à sensibiliser au bien-être collectif et multiplier les occasions de rencontre des personnes différentes de soi.
Ceci sans nier les problèmes du trafic de la drogue et de l’alcoolisation grandissante. Ce sont des problèmes auxquels toutes les communes sont confrontées à des degrés divers. Là, il faut évidemment plusieurs niveaux d’intervention: répression, accompagnement et prévention.