Pour beaucoup, les coulées de boues qui font le drame de concitoyens sont le résultat des fortes pluies; pour certains celui du dérèglement climatique; pour d’autres d’une bétonisation trop importante des sols; pour d’autres d’un manque de capacité des fossés, rieux, égouts; pour d’autres la déstructuration du sol des champs.
Cela fait apparaître directement un niveau de complexité rarement pris en compte. Cela nécessite une analyse et de ne pas seulement travailler à éviter les conséquences. Il faut travailler sur les causes.
Chaque Tournaisien connait-il l’analyse faite par la commune? Et en fonction de l’analyse qu’est ce qui est mis en place? Comment se décline-t-elle dans les différents services? Quelles sont les dynamiques collaboratives soutenues? Et cela va jusqu’à la sensibilisation de la population et de la population scolaire? Où sont les démarches novatrices prises en compte? Etc
Et dans le panel de solutions mises en œuvre à Tournai, la priorité est-elle donnée aux solutions qui répondent aussi à d’autres enjeux du territoire? Que fait-on sur le long terme?
Comme dans toute catastrophe, il faut agir sur les urgences, protéger sur le court terme et agir sur les causes à long terme.
Il faut développer un ensemble de réponses qui permettent de faire face aux défis et cela doit mobiliser tous les acteurs d’une commune, dont la population.
Mais il faut surtout enrichir l’analyse pour dégager de nouvelles pistes de solutions. Et décloisonner.
Les problèmes dus au dérèglement climatique (des averses plus fortes, des quantités d’eau plus importantes, des canicules*1) sont une opportunité pour relier ceux-ci avec d’autres problèmes, dont la perte de biodiversité ( sols agricoles morts, disparition de l’humus et donc de la perméabilité) et la perte de diversité notamment en matière de production alimentaire.
Tout se tient. L’action au niveau communal au plus propre de la population est indispensable.
Il faut aussi s’enrichir des expérimentations et solutions trouvées par d’autres et en devenir promoteur. Je suis parfois surpris que certaines expérimentations ne traversent pas les frontières.
Par ex, il y a plus de 20 ans que dans le nord de la France pour recréer un humus dans les terres agricoles favorisant une meilleure perméabilité, par exemple, on incorpore le broyat des tailles des haies réinstallées dans les champs, des haies plantées en suivant les largeurs des engins agricoles.
Cette démarche contribue au développement d’un humus et de la biodiversité, avec retenue du CO2, retenue de l’humidité, diminution de la température et assèchement des terres par l’ombre et le frein au vent…
Ce sont aussi de nouvelles filières économiques. Mais là, il faut veiller à ce que ces broyats restent dans les champs sans être détournés par la concurrence devenue plus rentable des pellets ou de la biomasse.
C’est un exemple, et il peut être enrichi par d’autres points de vue, car justement seul, même en s’informant, il reste toujours utile de voir comment d’autres voient et analysent.
Michel Leclercq m’expliquait en France l’état subventionnait la plantation de haies, mais en même temps on continue à en arracher bien plus 🙁
- Lire cet article très clair de Nabil Wakim du journal Le Monde: est-ce que le temps pourri, c’est la faute au réchauffement climatique ?
Alors s’il faut s’attendre à une accélération des phénomènes extrêmes, ne faut-il pas tout faire pour les diminuer et éviter de faire l’inverse ou espérer de passer entre les gouttes.
https://asset.lemde.fr/newsletters/chaleur-humaine/2024-09-17-hwab9kmql.html ↩︎